Être ou devenir « regardeur » de l’estampe aujourd’hui ?
sur une proposition de Marie-Juliette Rebillaud

Devant un dessin comme devant une peinture, il semble de manière assez spontanée que le spectateur identifiant le crayon comme outil, le papier comme support, la peinture comme matière… trouve ou retrouve assez aisément ses repères ayant lui-même, au moins dans le temps de son enfance, dessiner ou même peint… Devant une estampe ? Tout n’est pas livré, donné au premier regard. Apprécier une estampe suppose d’en connaître le processus de fabrication, ce qui entraîne un questionnement sur le terme même, terme générique : une estampe est une image imprimée sur une feuille de papier. Et c’est là que tout un monde de possibles s’offre à nous, curieux d’identifier les différents territoires qui relèvent de l’univers de l’estampe… gravure, linogravure, taille douce, burin, pointe sèche, manière noire, eau forte, aquatinte, lithographie, sérigraphie, transferts photographiques, transferts numériques…

Quelques soient les techniques et les modes d’impression, la singularité de l’estampe réside toujours dans son caractère reproductible et elle est, par là même, destinée à une diffusion plus importante qu’une œuvre unique. Sans doute, du 16ème siècle à aujourd’hui la question de la multiplicité inhérente à l’existence de l’estampe ne se pose pas de la même manière…

Sans doute, dans les pratiques des artistes plasticiens contemporains, le statut, les enjeux du travail de l’estampe amènent des questionnements artistiques, des processus de réalisation, des protocoles de présentation des œuvres toujours renouvelés. Sans doute, l’artiste actuel joue-t-il avec les règles dites de l’art ; peut-être même, les malmène-t-il aussi, les détourne-t-il, les blesse-t-il… creusant ainsi son propre chemin.

C’est bien sur la définition, le statut et les enjeux de l’estampe dans les pratiques artistiques contemporaines que ce temps de séminaire nous propose d’échanger aujourd’hui, en prenant pour appuis les parcours de quatre artistes: Cécile Reims-Deux, Fred Deux, Bernard Moninot et Robert Christien et en interrogeant, de fait, notre regard de spectateur.

Marie-Juliette Rebillaud, Responsable du Master Meef Second Degré Parcours Arts Plastiques
ESPE CVL- UNIVERISITÉ D’ORLÉANS


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