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Isabelle Flour

L'effet de réel et la fabrique de l'altérité
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sur une proposition de Catherine Fraixe

L’effet de réel et la fabrique de l’altérité : Angkor aux expositions universelles et coloniales en France, XIXe-XXe siècles

La reproduction du temple d’Angkor Vat à l’Exposition coloniale de Vincennes en 1931 est traditionnellement perçue comme emblématique des procédures d’appropriation de l’Autre à l’œuvre dans des relations de domination telles que l’impérialisme déployé par les grandes puissances coloniales aux XIXe et XXe siècles. En revisitant l’histoire de la représentation des temples d’Angkor aux expositions françaises durant la période du protectorat sur le Cambodge (à partir de 1863), il s’agit non seulement de revenir sur la rhétorique coloniale de la mission civilisatrice, qui construit l’image d’un Orient dégénéré pour mieux pouvoir l’assujettir, mais aussi d’en mettre en évidence les procédures matérielles et visuelles. Ainsi, l’usage de moulages en plâtre – un médium supposé fidèle au référent original, mais se prêtant par ailleurs à une diversité de manipulations plastiques (retouche, montage, assemblage) – contribuait à légitimer, aux expositions françaises, des représentations fantasmées et fictionnelles des monuments Khmers, pourtant reconnues comme « authentiques » dans la presse populaire. Les études postcoloniales, qui analysent les dimensions rhétoriques et politiques de l’orientalisme, permettent d’en déjouer les mécanismes, qui sont dans ce cas précis étayés par un « effet de réel » produit par la malléabilité du médium employé.

Enseignante à l’Université de Grenoble, Isabelle Flour termine actuellement sa thèse de doctorat sur un aspect de la culture visuelle des XIXe et XXe siècles : l’histoire de la muséographie des moulages d’architecture à Londres et Paris entre 1850 et 1950. Elle a enseigné l’histoire de l’art dans diverses universités françaises (Paris 1, Marne-la-Vallée, Amiens) et a collaboré à un projet de recherche sur l’historiographie de l’art à l’INHA. Elle a également reçu des bourses de recherche de la Maison Française d’Oxford et du Getty Research Institute (Los Angeles).

sur une proposition de Catherine Fraixe

L’effet de réel et la fabrique de l’altérité : Angkor aux expositions universelles et coloniales en France, XIXe-XXe siècles

La reproduction du temple d’Angkor Vat à l’Exposition coloniale de Vincennes en 1931 est traditionnellement perçue comme emblématique des procédures d’appropriation de l’Autre à l’œuvre dans des relations de domination telles que l’impérialisme déployé par les grandes puissances coloniales aux XIXe et XXe siècles. En revisitant l’histoire de la représentation des temples d’Angkor aux expositions françaises durant la période du protectorat sur le Cambodge (à partir de 1863), il s’agit non seulement de revenir sur la rhétorique coloniale de la mission civilisatrice, qui construit l’image d’un Orient dégénéré pour mieux pouvoir l’assujettir, mais aussi d’en mettre en évidence les procédures matérielles et visuelles. Ainsi, l’usage de moulages en plâtre – un médium supposé fidèle au référent original, mais se prêtant par ailleurs à une diversité de manipulations plastiques (retouche, montage, assemblage) – contribuait à légitimer, aux expositions françaises, des représentations fantasmées et fictionnelles des monuments Khmers, pourtant reconnues comme « authentiques » dans la presse populaire. Les études postcoloniales, qui analysent les dimensions rhétoriques et politiques de l’orientalisme, permettent d’en déjouer les mécanismes, qui sont dans ce cas précis étayés par un « effet de réel » produit par la malléabilité du médium employé.

Enseignante à l’Université de Grenoble, Isabelle Flour termine actuellement sa thèse de doctorat sur un aspect de la culture visuelle des XIXe et XXe siècles : l’histoire de la muséographie des moulages d’architecture à Londres et Paris entre 1850 et 1950. Elle a enseigné l’histoire de l’art dans diverses universités françaises (Paris 1, Marne-la-Vallée, Amiens) et a collaboré à un projet de recherche sur l’historiographie de l’art à l’INHA. Elle a également reçu des bourses de recherche de la Maison Française d’Oxford et du Getty Research Institute (Los Angeles).


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Programmé par Catherine Fraixe